Chutes en EHPAD : le double challenge de la sécurisation des résidents et de l’efficacité des équipes| Life Plus
Life Plus > Blog > A la une > Chutes en EHPAD : le double challenge de la sécurisation des résidents et de l’efficacité des équipes

Chutes en EHPAD : le double challenge de la sécurisation des résidents et de l’efficacité des équipes

Publié le29-06-2020

Les chutes sont fréquentes en établissement. Un résident chuterait en moyenne 1,7 fois par an. A titre de comparaison, au domicile, la moyenne ne serait que de 0,65. En établissement, même si les situations propices aux chutes sont nombreuses, elles se produisent souvent lors des transferts (42%), entre le lit et le fauteuil par exemple, ou lors de la marche (35%).
A la lecture de ces chiffres, on comprend l’enjeu majeur que représentent les chutes pour votre établissement.
Mais quelles en sont les conséquences pour les seniors et les équipes soignantes ? Et comment sécuriser vos résidents ?

 

Avant toute chose, qu’est-ce qu’une chute ?

Nombreux sont ceux qui proposent de définir la chute ; nous retiendrons la définition de l’OMS.
Chute n.f. : « Événement à l’issue duquel une  personne se retrouve, par inadvertance, sur le sol ou toute autre surface située à un niveau inférieur à celui où elle se trouvait précédemment » (définition selon l’OMS).

 

 Mais quelles sont les conséquences de ces chutes pour vos résidents, ainsi que pour votre personnel ?

Chaque chute fragilise votre résident, comme le rappellent les études du Professeur Dantoine :

  • Sur le plan physique, on note de nombreuses conséquences, avec des niveaux de gravité différents, pouvant parfois même entrainer le décès du senior. Il peut s’agir d’hématomes, de tassements ou fractures (comme les fractures du col du fémur, du bassin ou de la hanche pour les plus répandues), de traumatismes crâniens et de morbidités liées à la station prolongée au sol (rhabdomyolyse, hypothermie, pneumopathie d’inhalation).
  • La chute n’a pas seulement des conséquences sur le plan physique ; elle a également un impact fort sur le plan psychologique du résident. Ce dernier peut développer un syndrome post-chute et une anxiété relative au fait de tomber de nouveau. Cela entrainera une diminution de la marche et de ses activités physiques.
  • Réaction en chaîne, la chute peut également avoir des répercutions sur l’équilibre social du résident. Limitant ses activités par peur de retomber ou par difficulté à se déplacer, le résident a tendance à se replier sur lui-même et à diminuer ses interactions avec les autres.

Tout cela n’est pas neutre non plus pour le personnel des établissements.

Tout d’abord, l’équipe soignante devra passer plus de temps avec le résident pour réaliser les soins, qui seront plus nombreux suite à une chute. L’équipe d’auxiliaires de vie devra également intensifier son aide pour les actes de la vie quotidienne du résident, qui seront plus nombreux et nécessiteront plus de temps.
Sans oublier que le personnel devra redoubler de vigilance auprès de ces résidents fragilisés.

Alors comment mieux prévenir les chutes et en limiter les conséquences ?

  • Encourager l’activité physique : il est important d’inciter le résident à maintenir une activité physique adaptée avec de la marche ou des exercices, en fonction de sa condition
  • Adapter l’environnement du résident : éclairage suffisant, chaussures et vêtements adaptés, sols propres et dégagés,…
  • Former les équipes et apprendre aux résidents à se relever seuls : un guide a été mis en place par l’INPES, le Ministère de la santé et l’Assurance Maladie, consultable en page 11 de ce lien : https://solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/inpchute.pdf 
  • Surveiller la dénutrition et les carences, notamment en vitamine D
  • Suivre régulièrement les différentes pathologies du résident et veiller au bon usage des médicaments comme les psychotropes

Il est également recommandé de sécuriser les espaces de vie afin de limiter l’impact des chutes sur les résidents et le personnel des établissements.

Sur le plan préventif, des solutions de télésurveillance médicale, comme Generation Care, permettent de suivre à distance, de manière régulière, les constantes du résident, comme la tension, le poids ou l’activité physique.

Afin d’alerter immédiatement l’équipe en cas de chute d’un résident, il existe également des appels malades connectés. Dona Care, par exemple, est une solution de détection automatique des chutes, sans fil, qui sécurise vos résidents et aide vos équipes au quotidien.

Marie-Laurence Guffroy

Consultez notre infographie sur les chutes ICI  

 

Sources : 
–  Rubenstein, 2006, relayé dans l’Argumentaire d’Avril 2009, réalisé par la SFGG avec le partenariat de la HAS : Evaluation et prise en charge des personnes âgées faisant des chutes répétées
Etude sur la prévention des chutes en EHPAD, Juliette PODVIN-DELEPLANQUE1 , Daniel DREUIL1 , Dominique HUVENT1 , François PUISIEUX1, La Revue de Gériatrie, Tome 40, N°6 JUIN 2015
– Etudes du Professeur Dantoine : Études médico-économiques et chutes graves du sujet âge : quelle évaluation pour les nouvelles technologies appliquées à la prévention
– Thèse dirigée par le Professeur Dantoine : Domotique et Prévention des chutes chez les Personnes âgées
– HAS, Argumentaire sur la prévention des chutes accidentelles de la personne âgée, 2005

Tags : A la une, EHPAD, Résidence